Devenir Maître-Chien / Cynotechnique

Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 7 novembre 2018 à 17h49
devenir maitre chien

Devenir maître-chien n’est pas une obligation mais un acte de volontariat.

Les conditions requises afin de devenir maître-chien sont les suivantes :

  • être volontaire,
  • avoir le profil médical minimum (SIGYCOP : 2224322),
  • être apte en tous lieux et tous services,
  • être apte à la vision nocturne,
  • être apte aux marches de plus de 10 km.

Formation initiale

Dans un premier temps, l’engagé volontaire de l’armée de terre effectuera une formation de base (la formation générale initiale -FGI-) dans le régiment où il a souhaité s’engager.

A l’issue, si le soldat est volontaire pour devenir maître-chien, il devra suivre une formation de spécialiste initiale -FSI- infanterie, afin d’effectuer la formation de tronc commun (quelle que soit l’arme d’appartenance) d’une durée de 4 semaines dans un régiment d’infanterie désigné par la cellule cynotechnique de la région Terre.

La formation de spécialiste initiale

Cette FSI comporte trois semaines d’instruction infanterie pure qui se termine par un raid d’une semaine. La notation s’effectue par un contrôle continu (note éliminatoire inférieure à 4/20). Si le volontaire a satisfait aux épreuves, il sera envoyé en stage au peloton de soutien cynotechnique régional de la région Terre, situé à SISSONNE pour y effectuer son module cynotechnique d’une durée de 5 semaines. Ce stage est sanctionné par un examen écrit et pratique qui lui permet d’obtenir un certificat professionnel (CP) « conducteur de chien », premier examen pour la mise en œuvre d’un chien militaire.

A la fin du stage « CP conducteur de chien », le peloton de soutien cynotechnique fournit une attestation de conducteur de chien de l’unité ; le chef de corps du régiment où sert l’engagé volontaire a alors 6 mois pour délivrer le diplôme de conducteur de chien au maître afin qu’il puisse continuer sa spécialité. Passé ce délai, si le volontaire n’a pas obtenu son diplôme, l’équipe maître/chien est dissoute, et le volontaire ne pourra plus effectuer des exercices ou des rondes avec un chien militaire.

La formation de spécialiste élémentaire

Afin de poursuivre le perfectionnement dans la spécialité et d’améliorer le maintien en condition des chiens militaires, les maîtres-chien jugés aptes peuvent effectuer un stage permettant d’endosser le costume d’attaque et d’acquérir des compétences dans le dressage.
Ce stage qui se déroule au 132e bataillon cynophile de l’armée de Terre (132e BCAT) à SUIPPES se traduit par l’obtention du certificat technique élémentaire (CTE Aide dresseur) ; d’une durée de six semaines, sans module infanterie, il ne peut être effectué qu’après une expérience de 6 mois à l’issue du CP conducteur de chien. L’épreuve d’accès est un parcours homme d’attaque (avec cardio-fréquencemètre) qui est éliminatoire si le candidat dépasse le temps prévu sur le parcours ou s’il dépasse le nombre de pulsations donné par le médecin.
Un examen écrit et pratique sanctionne ce CTE ; la délivrance du diplôme est faite par le 132e BCAT qui fournit également une homologation de niveau 5 (CAP/BEP cynotechnie).

La formation des sous-officiers

La sélection est exactement la même que pour les engagés volontaires de l’armée de Terre (militaires du rang). Le sous-officier devra obtenir son CP et son CTE afin d’accéder au certificat technique de 1er degré (CT1) cynotechnie.

Le brevet supérieur de l’armée de terre

Le BSAT est le diplôme nécessaire à tout sous-officier pour pouvoir poursuivre une carrière militaire minimum de 11 ans dans l’institution militaire. Il mêle connaissances militaires générales et connaissances spécifiques à la cynotechnie.

Le stage débute par 3 semaines d’instruction sur la connaissance du combat de l’infanterie, à l’école d’application de l’infanterie (EAI) de MONTPELLIER. A l’issue, 9 semaines de stage cynotechnique se déroulent au 132e BCAT (stage « chef de cynogroupe »), avec perception d’un jeune chien au début du stage.

L’instruction durant ces 9 semaines est axée sur plusieurs matières :

  • formation théorique,
  • formation vétérinaire,
  • formation pratique (dressage, perfectionnement, costume d’attaque),
  • entraînement physique et sportif.

Une épreuve sportive d’accès au stage (UV5) comprend marche commando, grimper de corde et parcours d’obstacle. Avant la fin du stage, un « brevet du chien militaire » est organisé afin de breveter les jeunes chiens perçus en début de stage, et un examen final comportant 4 UV sanctionne le BSAT cynogroupe.

Le brevet supérieur de technicien de l’armée de terre

Le BSTAT est l’examen final de tout sous-officier souhaitant servir au delà de 15 ans dans l’armée. Cet examen est actuellement en cours de refonte mais nécessite d’être diplômé du CT1 cynotechnie et être breveté du BSAT depuis 5 ans.

Le BSTAT se prépare dans les régiments 2 ans avant la présentation (préparation militaire, sportive et technique). 1 an avant la présentation au BSTAT, le candidat perçoit un jeune chien qui devra être présenté le jour du test d’entrée avec certains exercices.

En cas de réussite, un stage de 3 semaines se déroule à l’EAI de MONTPELLIER puis un stage national de 7 semaines au 132e BCAT de SUIPPES.

L’examen final est pratiquement identique au CT1, avec en plus un exposé à présenter devant des personnalités. Durant les deux années de préparation au BSTAT, le chien doit être breveté dans différentes disciplines : accompagnement, dressage, éclairage, pistage. Le dressage du chien s’ajoute au travail de préparation ainsi qu’à l’entraînement et au maintien en condition des équipes cynotechiques du groupe.

Jean Baptiste Giraud

Journaliste éco, écrivain, entrepreneur. Dir de la Rédac et fondateur d’EconomieMatin.fr. Fondateur de Cvox.fr. Officier (R) de gendarmerie.